Les exploits des RS en 1973 : 24 h de Daytona 1973
1ère partie : les 24 heures de Daytona
Au levé du jour, ceux qui avaient réussis à dormir furent très étonnés en lisant ce qui était indiqué en haut du tableau d'affichage. Tout le monde se posait la même question : mais qu'est ce qui s'est passé ? !!!!!. Dire que les fans de Porsche étaient exités est un euphémisme. Certains d'entre eux paradaient dans l'infield avec un drapeau Porsche. Mais dans les stands de Brumos, tout en beurrant ses tartines pour le petit déjeuner, on était beaucoup plus circonspect. Etant donné le temps qui restait jusqu'à la fin de la course: tout pouvait encore arriver. Et arriva dès le dimanche matin ! Hurley Haywood était à bord, et venait de passer le virage 6 dans l'infield lorsque il entendit un grand "bang" et vit son cockpit rempli de verre, de plumes et de sang. Avec le Lac Lloyd qui se trouve au centre du circuit sur sa gauche, une des nombreuses mouettes qui y vivent au bord venait de croiser la trajectoire Porsche qui roulait à ce moment à 240 km/h. Haywood annonça aussitôt la mauvaise nouvelle au stand Brumos, .... qui n'avait pas de pare brise de rechange. Le stand lui signala alors de rester en piste jusqu'à ce qu'un pare brise fut trouvé.
En ces temps là, en cas de manque de pièce de rechange, il fallait aller au padock et trouver un véhicule "donneur". C'est ce qui arriva en 1967, quand l'équipe d'usine de Ford chercha un ensemble de transmission et en trouva, en l'espèce sur une GT40 qui se trouvait sur le parking public. De même en 1970 le système d'appel généralisé demanda si quelqu’un dans l’assistance possédait une BMW 2002. Ces BWW avait la même système d'allumage que les Matra, et Matra cherchait à en "emprunter" deux avec la promesse de les rendre après la course ! Une année à Sebring, les mécaniciens d'une équipe de Corvette avait littéralement volé le train arrière d'une Corvette stationnée au parking public, en laissant toutefois un petit mot sur le pare-brise de la voiture donneuse........ .
La première tentative des mécaniciens de Brumos pour trouver un pare-brise se solda par un échec parce que le propriétaire d'une 911 avait refusé tout net de céder le sien. En fin de compte ils trouvèrent la voiture "donneuse" d'un propriétaire consentant probablement moyennant quelques émoluments. Le pare-brise démonté, les mécaniciens indiquèrent à Haywood de rentrer au stand pour procéder au changement et nettoyer l’intérieur de sa voiture en se débarrassant des plumes, du sang et ce qui restait du corps de l'oiseau, et des éclats de verre du pare-brise. Il leur avait fallu 10 tours (20 minutes à peu près) pour identifier la voiture donneuse, en démonter le pare-brise et le ramener au stand de Brumos. L'opération de nettoyage et de remplacement du pare-brise pris un peu plus de huit minutes.
La voiture de Peter Gregg au moment de son retour au stand pour le changement de parebrise. Notez la présence de Nobert Singer à droite, encore jeune à l'époque. |
Spectateurs de ce petit drame, les autres pilotes se demandaient pourquoi les commissaires de piste n'obligeaient pas Haywood à rentrer aux stands. Certains, dont Mario et Guido Levetto (Camaro), ont indiqué qu'une rumeur circulait parmi les autres pilotes disant que les commissaires voulaient laisser le temps aux "local boys" de trouver leur pare-brise de remplacement pour maintenir leur première place. Hurley Haywood n'a pas contredit cette rumeur.... Il ajoutait qu'à cette époque on fermait les yeux sur ce genre de péripétie, que de toute façon le pare-brise n'avait pas perdu son intégrité (?) et qu'il était le seul à voir exactement dans quel état il était (!). Son intention était bel et bien de rester en piste jusqu'au moment où le stand de Brumos allait lui ordonner ce qu'il convenait de faire.
L'accident avec la mouette avait inquiété le stand de Brumos, car il montrait de manière évidente que tout pouvait arriver. C'était miracle que Haywood n'ait pas été blessé, et son sang froid, qui lui a permis de garder le contrôle de la voiture, doit être mis à son crédit. En particulier Norbert Singer était très inquiet. Son objectif était que les deux nouvelles Porsche 911 Carrera RS terminent la course, et l'une d'entre elle avait abandonné. Perdre la course après avoir été si près de la victoire était tout simplement impensable. Si bien qu'après le retour en piste avec Peter Gregg au volant, Nobert Singer vérifiait de très près les temps au tour de Peter. Quand il vit que l'avance de Peter était confortable, il demanda à ce que le panneau SLOW soit affiché à son passage. Peter, malgré plusieurs relance n’obtempérait pas !. Voyant cela Singer ne donna plus aucune instruction au pilote, mais peu après le manager de Brumos (Bob Snodgrass) intervint par téléphone auprès de ceux qui étaient responsables du panneautage du stand Brumos. Les stands de panneautage étaient entre le virage 2 et 3 et le seul moyen de communication possible était une ligne téléphonique installée pour la course. A la fin le stand indiqua "SINGERS SAYS SLOW" et Gregg obtempéra aussitôt : on ne mord pas la main qui vous nourrit ....
Retour à la page précédente
Commentaires:
très bel article et belles photos.
remerciements d'un modéliste !
Merci !
Hi ! Did the Sunoco n°6 raced anytime withe the number 9, exactly as the Sunoco 512M Ferrari had done in 1971 ?... Thanks for answer.
Regards, Luc Mozzoli - France