Elles ont été faites à la main
La chaîne de production Porsche au début des année 1970
Certains d’entre nous ont visité récemment l’usine Porsche à Zuffenhausen. L’impression qui domine est l’extrême sophistication du processus de fabrication : automatismes, robotisation des postes de production mais aussi de leur approvisionnement, capacité à gérer en même temps différents modèles et options, en fin de compte relativement peu de personnel.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Il nous est apparu intéressant de rappeler comment l’usine fonctionnait il y a un peu plus de 40 ans du temps où nos 2.7 RS ont été fabriquées.
En cherchant sur la toile on trouve beaucoup d’éléments à ce sujet, que ce soit des vidéos ou des photographies. Le but de ce reportage est d’en rassembler certains.
Il y a d'abord la taille de l'usine. Porsche construisait dans ces années là à peu près une trentaine d'autos par jour. Compte tenu de l'outil de production en place alors, il ne fallait pas traîner en route. Pour donner une idée de l'usine au début des années 1970 rien de tel qu'une vue aérienne de l'usine actuelle.
L'atelier de fabrication des 911 au début des années 1970 était celui derrière la cheminée blanche la plus haute:
L'augmentation de taille de l'usine saute au yeux, et aujourd'hui, en exagérant un peu, la ligne d'assemblage ressemble à cela :
A l'époque considérée, la ligne de fabrication des châssis, à en croire les photographies, avait l’aspect d’un grand bazar de fils et d’outils inquiétants. On imagine bien que le talent de la main d’œuvre résidait dans l’exécution des bons gestes de production. A l’inverse aujourd’hui elle doit savoir gérer les robots de fabrication : la technique de production et les gestes correspondants sont conçus au bureau d’étude une fois pour toute. On imagine aussi le talent du manager en charge pour animer toutes ces troupes : relations humaines, connaissance technique du processus de fabrication, organisation, mais aussi sens de l'improvisation pour faire face à toutes les défaillances quelqu'en soit l'origine.
La vidéo dont le lien figure ci-dessous le démontre encore plus. Voyez le nombre de soudures manuelles, de coups de marteau, coups de râpe, de coups tout court pour ajuster une porte, etc ... effectués par les hommes en bleu : en fin de compte un déploiement de force brute sans cesse contrôlé par des hommes en vert. On y voit peut être aussi l’amorce d’une mécanisation de production : en l’espèce un grand marbre hydraulique jaune qui à moment donné vérifie probablement la forme générale du châssis, à moins qu’il ne contraigne la bête une dernière fois avant de la relâcher.
Tout ceci pour voir surgir du chaos (apparent ?) une forme déjà belle et pure avant sa mise en peinture.
L’atelier de mécanique quant à lui ressemble à un atelier d’une PME artisanale, spécialisée en réglage et préparation de moteurs: un sympathique bazar.
Notez les affiches au mur. Pas de revendications, pas de "safety first", par contre l’esprit de compétition de la marque et ses résultats affichés.
On notera en passant qu'un moteur Porsche reste une pièce remarquablement compacte et belle. On comprend Ettore lorsqu'il soignait l'esthetique de ses 8 cylindres en ligne. En voici deux exemplaires l'un vu sur la chaine dans ces années là ( qui sait peut être le votre) :
l'autre restauré récemment, un peu trop peu être car il perd cet aspect brut si attachant, mais qu'ils sont beaux.
Chaque moteur est ensuite testé au banc.......
Les ateliers de peinture et d’assemblage semblent presque plus normaux, moins dantesques en tout cas. On a l’impression d’un grand embouteillage, et on perçoit la limite des cadences de production. Les transferts se font sur roulette et à la main, et quand ça déborde on stocke dehors !. Faire plus avec la même surface au sol semble difficile voire impossible.
L’atelier de peinture est proche de ce pourrait être encore aujourd’hui celui d’un grand atelier de carrosserie, ou de restauration.
Remarquez la pauvreté du traitement anti corrosion ! Pas de passage en électrophorèse semble-t-il avec dégraissage et phosphatation préalable, d'où les problèmes de corrosion de nos voitures !
Tout est fait à la main, et que dire des conditions dans lesquelles travaillent les peintres !. Il est étonnant de voir la qualité obtenue compte tenu du nombre d’intervenant, même si elle laissait parfois à désirer au standard d'aujourd'hui s'entend. A n'en pas douter, une restauration d'une Porsche 911 pre 74, conduite par un atelier un tant soit peu sérieux génère une meilleure qualité que l'usine à l'époque. Sans doute parce que les produits utilisés et les techniques ont évolué depuis, et qu'un restaurateur à le temps, même s'il a un client impatient à ses trousses.
Les autos sont ensuite testées sur route, et certaines sur le circuit d’essais de l’usine.
Le stockage se faisait où l'on pouvait. En visitant l'usine aujourd'hui la même impression se dégage, seuls les modèles ont changé...
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Commentaires:
bonjour a tous,je voudrais dire que dans les années 70 c était ca ,en france industrie auto et les ateliers meca meme chose ,mais les bagnoles sportives pas au meme niveau.