Les filles sur le circuit de Mornay

23 octobre 2010

Des prévisions météorologiques à ne pas mettre une grenouille dehors, une région inconnue de la plupart des gens, un circuit ignoré d'un grand nombre de pistards, et, cerise sur le gâteau, une très jolie grève qui bloque les routes et rend les pompes à essence aussi tristes que mon inspecteur des impôts. Eh bien, pas une goutte de pluie pendant les deux jours, une magnifique Creuse automnale qui nous a offert des routes tranquilles où la ligne droite semble être une hérésie. La découverte pour nous tous du circuit du Château de Mornay et son utilisation non stop durant toute la journée du samedi laisseront un très bon souvenir qui nous donne envie d'y revenir très vite.

Elles nous accompagnent volontiers pour le plaisir d'être avec nous, mais aussi (et surtout ?) pour entendre le rugissement rauque du flat 6 de l'époque, le vrai, pas celui issu du bouton qu'on pousse pour retrouver la fameuse musique. Mais il faut admettre que parfois, le temps s'étire péniblement sur le bord de la piste, pas plus confortable debout au froid et à l'humidité qu'au chaud et sous le cagnard.
On se fait une agréable idée du circuit de Mornay, dont on a entendu vanter le décor arboré et minutieusement entretenu, le château et ses abords, mais une journée complète sur place peut paraître au-dessus de bien des légendaires patiences féminines. Erreur : pour une fois, la journée fut trop courte. Une présentation du circuit sur schéma change déjà la vision des choses, on se sent moins perdu qu'en ayant juste le droit de faire (en se cramponnant) deux tours à la fin desquels on n'a pas eu le temps de mémoriser quoi que ce soit. Le repérage dans l'espace s'effectue ensuite plus facilement sur place.
C'est déjà plus agréable de regarder tourner les autos en imaginant par rapport au schéma de piste quels virages elles vont négocier avant de ressurgir à notre droite (enfin, normalement). Puis le maître des lieux, Pierre Petit (ex champion de France de F3) qui a l'habitude des inadaptés au circuit, a proposé aux dames de faire un tour de circuit ... en Ford S-Max et en groupe. Déception, après avoir tourné autour de toutes les merveilles soigneusement rangées dans les stands, d'avoir à grimper toutes les quatre dans une "bétaillère". Claudine devant, Sandra, Sylvie et Danielle derrière ... en route pour ce qui ne risquait pas de leur procurer un grand frisson.
Et pourtant, un S-Max peut rouler plus vite qu'une 911 de première génération ... à condition de bien se placer sur la piste. Pierre leur a fait une démo de conduite adaptée au circuit en voiture de ville ! Claudine n'y a pas résisté : prise de pénibles nausées, elle s'est rabattue sur le golf le plus proche, où Daniel a eu la gentillesse de la conduire.
Vint l'instant crucial, celui où il fallut abandonner les clés de sa chérie à sa chérie. Une vieille angoisse les saisit tous les trois, (ou seulement certains d'entre eux ?). Etonnés que le démarrage se fasse dans un bruit normal, sans accélération exagérée, ils ont ensuite guetté le passage de la seconde. Dans leurs rétroviseurs, elles aperçoivent des yeux anxieux après le premier virage à droite, où sous couvert de photographier leur femme, ils surveillaient le déroulement des opérations. Ils ont vite relâché la pression.
Sur piste, chacune enfin seule dans cette merveilleuse auto. Le Bonheur. Les vitesses qui glissent, les freins là où il faut et quand il faut, le son génial, la voiture bien placée, les virages qui s'enchaînent, l'assurance qui vient et le plaisir avec. Elles ont compris pourquoi nous aimons tant nos belles autos. Sylvie est manifestement la plus douée, ou bien elle l'a déjà volée à son mari pour ce genre d'exercice. Sandra est égale à elle-même, régulière et tranquille. Danielle est la plus mauvaise côté régularité, le thème cependant de ce tour de piste. Mais elle préfère s'amuser, ne sachant pas s'il y aura une prochaine fois. Il reste qu'elles ont profité de conditions idéales, personne sur la piste pour doubler en trombe, la météo superbe, et des autos comme on en rêve.



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