8ème Ronde des Lauzes
Sur les routes du Critérium des Cévennes
du 8 au 12 juin 2016
Cette année, la plaque de rallye de la 8ème Ronde des Lauzes révélait le décor : Des lauzes sur les toits de ces maisons cévenoles construites en pierres sombres, hautes, austères faites pour des habitants durs à la tâche. Un ciel tout bleu avec assez de nuages pour apporter un peu de fraîcheur. Une RS de 1973 et une plaque de rallye historique évoquant le Critérium des Cévennes.
De prestigieux pilotes, tels Didier Auriol, Jean-Luc Thérier ou Jean Vinatier, l'ont gagné. Porsche, à part la victoire de G.D.M. sur une 2.7 Carrera en 1974 n'a pas eu beaucoup de succès au Critérium des Cévennes.
Gérad Larrousse avait gagné l'épreuve en 1970 à bord d'une CG et comptait bien la gagner en 1971 et 1972. Hélas en 1971, à bord d'une ST préparée par L Meznarie, une rencontre inopinée avec un automobiliste sur une spéciale (voir photo ci dessus) suivi un peu plus tard par une sortie de route, devait en décider autrement. De même en 1972, à bord d'une RS montée en 2.8 RSR cette fois, celle figurant sur la plaque de notre rallye. Une grosse pierre que le "hasard" avait placée sur la route dans la spéciale de Mandagout (ES4 sur le Road Book) devait arracher un cylindre de frein, suite à quoi sans frein l'auto a terminé sa course en heurtant une camionnette de Gendarmerie : tout espoir de victoire était anéanti alors qu'il menait le Critérium... 2ème dans l'ES1, premier dans l'ES2 et l'ES3.
La Ronde des Lauzes s'est donc installée le mercredi soir dans les Cévennes au château d'Ayres à Meyrueis pour trois jours. Un unique camp de base dans une hostellerie à ''l'ancienne'' confortable, tranquille, avec une table de bonne tenue. Cette installation nous a permis de rouler sans bagages et sans la fatigue du changement d'hôtel tous les jours.
Le jeudi était consacré à une belle balade touristique dans les Gorges de la Jonte et dans les Gorges du Tarn avec un stop à Sainte Enimie (voir la photo des trois générations un peu en avance pour le 14 juillet !). Une journée de 300 km. de petites routes faites de centaines de virelets tout autour des Causses de Sauveterre et de Méjean, sans oublier la terrasse de la petite auberge de Langlade à Brenoux, si accueillante que nous nous sommes un peu attardés....Et puis l 'écho des échappements le long des tombants rocheux, la colonne d'autos colorées dont on ne se lasse jamais, une contrée peu fréquentée, des paysages sublimes, bref nous étions "chauds" pour attaquer le tracé du Critérium le lendemain et ses spéciales historiques.
Le lendemain matin, distribution des plaques, du road-book et "Briefing", avec les conseils d'usage ; nous allons emprunter les spéciales de l'édition 1972 du Critérium des Cévennes et de la ronde Cévenole lors des deux derniers jours, une grande prudence s'impose, la visibilité dans les virages serrés et étroits est nulle ! la largeur des ponts permet le passage d'une seule auto, vous pouvez trouver un troupeau de mouton ou une pierre récemment descendue d'un éboulis, en un mot soyez prudents.
Ce court discours résume en grande partie les difficultés de rouler sur des spéciales ouvertes où déjà à l'époque quelques camionnettes ou attelages divers faisaient fi des avertissements des organisateurs du Critérium.
Trois groupes sont mis en place pour des raisons de sécurité et pour éviter la création d'un trop gros peloton : le premier composé des invités en Porsche récentes (Boxster Spyder 981, GT3, et une Alpine Berlinettte 1800 G 4 pilotée par Jean-Marc qui nous avait fait la surprise, pour mieux encore nous immerger dans l'époque du Critérium des Cévennes, et qui s'est parfaitement intégré dans le groupe ) Le second composé de 964 RS et le troisième de 2.7 RS accompagnées d'une 993 RS.
La journée va être bien occupée avec 274 km de routes cevenolles, 4 spéciales dont l'infernale ES2 de Lassalle à Valleraugue déroulant 52 km à elle toute seule !
Le soir tous les équipages étaient un peu, comment dire, fanés, mais heureux. et avaient la baie polycarpique (dit la banane). Chacun avait roulé à sa main et avait gardé une "réserve" suffisante en cas d'obstacle ou de passages délicats comme certains ponts en pierre large de 3.50 mètres ! Aucun mouton n'avait déposé de réclamation et à la surprise générale, le passage des autos était salué par de grands sourires ou par des pouces levés. Ne vous en déplaise Mme la Maire de notre capitale, l'autophobie est diversement vécue dans notre pays.
Pour être tout à fait complet, un participant n'a pas apprécié cette journée et a déclaré forfait pour le lendemain. Montagnard dans l'âme, rouleur expérimenté, il a trouvé le parcours trop cassant et nous le comprenons, les routes alpines en générale assez larges et bien asphaltées ne peuvent pas être comparées avec leur consœur des Cévennes.
Le matin du troisième jour, nous avons changé de décor. Les 45 km de La Ronde Cévenole était au menu. Imaginez un circuit en montagne avec des cols, des montées en lacets et des descentes vertigineuses, de la route de montagne classique (type Auvergne ou Pyrénées), de la route cévenoles (vous commencez à voir), des passages grandioses en forêt, en fait un véritable circuit exigeant comme pouvait l'être la Targa Florio à l'époque.
Dans les années 70, la Ronde Cévenole se déroulait au nord du Vigan et les concurrents devaient faire 8 boucles soit 360 km. Ils roulaient sans co-pilote car pour eux la Ronde ressemblait plus à un circuit qu'à un rallye et la distance équivalait à un Grand Prix de formule 1 à la différence près que les 73 virages de la Nordschleife, le plus long circuit de F.1 du monde ne représentait à l'époque que la moitié d'une boucle de la Ronde Cévenole.
Tout cela pour dire que la pause déjeuner à la "Table de Cluny" fut, après deux tours de circuit, la bienvenue !
Pour garder un souvenir bien ancré dans les esprits, la dernière après midi proposait deux Spéciales l'ES 4 et l'Es 6 avec une liaison de 136 Km pour rejoindre le Château d'Aires.
La soirée débutait par la remise du trophée de la Ronde des Lauzes accompagnée d'un champagne bien mérité. Tous les participants terminaient cette 8ème Ronde des Lauzes sans casse majeure (Nous avons déploré une crevaison par éclatement d'un pneu sur une pierre affleurante), certains qu'ils ne repartiraient pas le lendemain pour une telle épreuve mais satisfaits d'avoir vécu, sur la trace de nos anciens rallyemen, une expérience enrichissante.
La Ronde des Lauzes 2016 est terminée, en 2017, une île de méditerranée pourrait bien être la prochaine contrée pour vivre de nouveau sur la trace de Spéciales Historiques.
Merci Patrick, pour tes recherches sur l'histoire du Critérium, de la ronde Cévenoles et ton road book tout en couleur de 91 pages, toujours aussi détaillé et indispensable pour une telle chevauchée.
Merci à Thierry, un Nimois, membre du Club qui nous a fourni une masse d'informations sur le Critérium et la Ronde Cévenoles
Merci à Jean-Marc pour nous avoir amené son Alpine 1800 Groupe 4 en rodage (on peut imaginer quand il lâche le troupeau), bravo à Sylvie pour son courage
Merci à JF de Montjou du château des Ayres pour son accueil chaleureux et personnalisé
Merci aux trois aubergistes qui ont rivalisé d'attention et de gentillesse pour nous faire goûter leur plat et profiter de leur terrasse toutes trois à l'ombre
Merci à tous les participants qui ont oublier l'espace d'un instant la valeur et l'état de leur auto pour les conduire sur ces routes étroites, cassantes, quelquefois dangereuses en mesurant combien la discipline du rallye est dure mais combien le plaisir est immense, surtout lorsque l'on rentre sans soucis d'une telle aventure.
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