Le Club à la Nordschleife
L'Enfer Vert du Nürburgring
8 mai 2014
Le Nürburgring c'est le circuit de F1 bien connu mais c'est aussi la Nordschleife. Inaugurée en 1927, faite de 73 virages, elle est l'essence même du Nürburgring et représente une grande partie de l'histoire du sport automobile allemand.
Nous y sommes retournés encore une fois (voir la News 2011), le 8 mai dernier. Que dire ?
Que l'endroit soit entièrement dédié et configuré pour l'automobile sportive apparaît en premier. Alors qu'ailleurs "l'autophobie" est de bon ton, ici règne "l'autophilie". Qu'elles soient sur le circuit ou en ville, on entend et ne voit que des voitures de sport, et on trouve de grands noms pour les régler et les entretenir.
Certains ont donc cru que la fièvre automobile supporterait de lourds investissements. Que nenni, la foule vient en nombre lors de grands événements, comme pour le Grand Prix d'Allemagne, mais le reste du temps, les lieux sont vides. Si bien que l'on peut visiter une sorte de hall de gare, faisant office de shopping mall, vide. Le circuit de Montlhéry a vécu la même histoire depuis sa création en 1924. Là nous sommes en Allemagne et les infrastructures "commerciales" sont kolozales mais tout aussi vides et vaines.
Par contre le circuit lui est plein, même en semaine ! Il faut dire que nos amis allemands ont le sens de l'organisation. La Nordschleife est ouverte à tous, à 17 h pour deux heures (Touristenfahrten). On accède au manège de manière très simple comme à un péage d'autoroute : 25 euros le tour. La barrière se lève et on accède aussitôt au paradis. The sky is your limit.
Pas de limitation de vitesse, certes. Mais des limites, il y en a : celles de la voiture et celles du pilote. Mais comme elles ne sont pas toujours connues ou maîtrisées, le Nürburgring est le royaume de "Dieu seul me voit". Entendez par là que les sorties de pistes, rotations diverses entre 0° et 360°, simples ou multiples, et caetera, sont monnaie courante mais pour autant pas toujours avouables..... de bon gré.
Comme sur le parcours du rallye de Monte Carlo Historique où il y a des spectateurs, du verglas ou de la neige, sur la Nordschleife il y a des spectateurs, il y a des crashs. Et des crashs il y en a !
Le circuit est magnifique du fait de sa difficulté même : 20.6 km de pur bonheur, des virages en devers, en enfilade, parfois sur des bosses, pas prévisibles, qui se ferment de plus en plus, des trajectoires improbables, dont cinq courbes sur une seule trajectoire, une parabolique unique au monde. Nous y étions de plus par temps de forte pluie. Voyez les mines graves des impétrants. Du genre : prions mes frères avant la catastrophe (non, il n'avait pas les bonnes lunettes pour lire la carte du restaurant), kessekejefaisla, peuh même pas peur, Bernard, ça joue pas, tu vas pas y aller quand même ....
Car de la pluie, il y en avait
y compris sur le fameux Karoussel:
Mais cela ne faisait que rajouter une difficulté à toutes celles permanentes, qui font l'agrément de ce circuit. Probablement ce qui se fait de mieux en Europe. Overwhelming disent les anglais, c'est le mot. Un Spa Francorchamps ou un Charade en plus grand. Une rose avec des épines, mais une rose.
Et on notera les mines réjouies des impétrants après avoir vaincu les difficultés et assumé les risques, et les plaisirs..., de la Nordschleife.
On pourra dire que nous y étions et que bien sûr nous y retournerons.
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