Vente Artcurial
2.7 RS # 0343
Rétromobile

Date de la vente :

09/02/2018

Lieu :

Retromobile (Paris Porte de Versailles)

Prix :

536 400 € frais Artcurial compris

Vente par :

Ventes aux Enchères

Commentaire :

 

Artcurial a vendu  une 2.7 RS M472 (Lot 38) lors de sa vente aux enchères organisée en février en marge du Salon Retromobile 2018 :

  • Châssis # 9113600343 
  • Moteur # 6630370
  • Boîte # 7830345
  • N° de production : 1033978

Cette auto faisait partie de la Collection de Jean-Claude Miloé. Elle était dans un très bon état même si manifestement elle n'avait plus son moteur d'origine. Le moteur d'origine de cette auto est bien 6630370, mais la frappe à froid du moteur présent dans la voiture (photo de gauche) ne laisse pas penser quand on la compare à celle d'une frappe à froid originale (photo de droite) :

Quelques autres détails de moindre importance sont sans doute à revoir (sièges type M 471, circuit d'huile, rétroviseur plastique etc) , mais dans l'ensemble le prix atteint est correct pour une auto bien connue sur la place de Paris.

 

Artcurial fournissait un descriptif détaillé de l'auto  ainsi qu'un abondant dossier de photographie:

- Historique détaillé, documentation abondante
- Mécanique d'origine, matching numbers
- Livrée neuve à Avignon
- Entièrement restaurée chez Porsche Ravé

Achetée neuve chez Sonauto, cette Porsche 2.7 RS a été livrée en janvier 1973 à sa première propriétaire, une industrielle française d'Avignon. Elle l'a elle-même vendue à un professeur de médecine qui l'a ensuite cédée à un amateur de sport automobile l'ayant fait repeindre en noir avec filets dorés, en hommage à l'équipe JPS ! C'est auprès de lui que Lucien-François Bernard, un des cofondateurs du club Porsche 356 dont il a été le président pendant plusieurs années, en a fait l'acquisition en 1984. Il s'est attaché à lui rendre son aspect d'origine et, le 27 mars 1990, l'a cédée à Jean-Claude Miloé qui, aujourd'hui, s'en sépare.
Cette voiture correspond aux spécifications usine, telles que résultant des documents usine ou apparaissant dans l'ouvrage intitulé Carrera RS, de Gruber et Konradsheim et qui fait autorité en la matière. De teinte "Hellgeld 117" (réf 6562) avec intérieur en simili noir (réf 11), la voiture présente des numéros concordants, avec ses composants d'origine (moteur et boîte de vitesses). Elle fait partie des 50 premiers exemplaires produits et, de ce fait, sa carrosserie est en tôles fines, ce qui constitue un gain de poids par rapport aux exemplaires fabriqués par la suite. C'est un modèle "Touring" (n°472) qui, comme toutes les 500 premières, a bénéficié de vitrages Glaverbel.
Cette voiture n'a jamais participé à une compétition, de quelque nature que ce soit. Elle a tout de même connu l'ivresse de la vitesse en prenant part à des rallyes touristiques comme le Maroc Classic de Jean-François Rageys, la Coupe des Alpes d'Hervé Charbonneaux, des séances de roulage sur circuit (Dijon, Lurcy-Lévis, Montlhéry...), ou par des liaisons de ville à ville, sur les autoroutes allemandes en particulier.
Outre les entretiens courants réalisés par des spécialistes de la marque (selon les circonstances Louis Meznarie, Crubilé Sport, Christophe Terriou ou les concessionnaires Sonauto et Ravé), les interventions majeures ont été effectués par l'usine Porsche elle-même :
- Fin 1991/début 1992 : à 31 380 km, afin de fiabiliser la voiture destinée à de longs déplacements, la boîte de vitesses et le moteur ont été totalement refaits, la coque a été passée au marbre, le circuit de freinage a été restauré et la carrosserie a connu divers travaux (factures du 13 mars 1992).
- Fin 2011/début 2012 : retour à l'usine pour reconditionnement du moteur, de la boîte de vitesses, de l'embrayage, des freins et des trains roulants. Le kilométrage était alors de 83 683 km, soit 52 303 km depuis l'intervention de 1991/1992.

Quelques points de rouille apparaissant aux emplacements habituels chez les 911 (bas de pare-brise...), il a été décidé en 2015 de décaper la voiture entièrement pour vérifier si d'autres parties étaient également concernées et de la restaurer entièrement, tout en conservant tous les éléments d'origine. Il est apparu que la caisse était très saine, sans autre point de rouille. La voiture totalisait alors 93 881 km : n'ayant parcouru qu'un peu plus de 10 000 km depuis l'intervention de l'usine de 2012 et fonctionnant parfaitement, elle n'a fait l'objet d'aucune autre opération, à part un remplacement des bagues de synchronisation de la boîte de vitesses. Pour rendre la voiture plus performante, notamment en accélération, il a été monté des portes et un capot avant en carbone provenant de chez D. Moris (avec renfort intérieur des portes). Restaurés et peints, les éléments d'origine en acier seront livrés avec la voiture, ainsi que le rétroviseur extérieur d'origine. Les sièges type "lightweight" qui équipaient la voiture lors de son achat ont été conservés. La restauration a été terminée en décembre 2015 chez Porsche Ravé, avec un total de factures de 95 000 €.
Le 15 novembre 2017, la voiture totalisait 96 422 km, soit moins de 3 000 km depuis sa restauration. A noter que le compteur kilométrique a été remplacé le 15 mars 2007. L'ancien compteur indiquait 70 738 km, nombre qu'il faut ajouter à celui qu'indique le compteur actuel, soit 25 684 km au 15 novembre 2017, ce qui correspond bien à 96 422 km parcourus depuis l'origine.
Cette voiture a fait l'objet d'un essai par José Rosinski dans l'excellent mensuel Classic & Sports Car (édition française) de novembre 2009. Elle est accompagnée d'un important dossier de factures et d'historique d'entretien, d'un livre de restauration du garage Ravé (département Classic), d'une boîte à l'effigie de la voiture, avec reportage sur la restauration comportant d'abondantes photographies, sur clé USB. Aujourd'hui, avec sa présentation irréprochable et sa mécanique d'origine, elle correspond sans doute à l'une des plus intéressantes Carrera 2.7 RS "Touring" disponibles sur le marché.